Curieux mouvement - Mot-clé - Rouen
2023-01-02T21:26:13+01:00
Lucie Van de Moortel
urn:md5:ecc48a49307553378263827cf9c53305
Dotclear
Ballerine ou Ring Girl ? Retour sur une scène de "(B)"
urn:md5:bc4391b33546124ba2a9e41ccb12d170
2019-04-08T12:14:00+02:00
2019-12-14T12:22:28+01:00
Lucie
Spectatrice
Art
Boxe
Danse
Discipline
Femmes
Hybridité
Normandie
Performance
Rouen
Spectacle
Virtuosité
Épuisement
<p>Une scène reste en ma mémoire. Ni ballerine éthérée, ni ring girl ultra sexy. Une danseuse/boxeuse s'avance. Un corps musclé, imposant. Pas de tutu. Pas de lingerie hyper sensuelle. Pas de pointe et pas de panneau. Mais une femme, un corps qui a évolué avec le temps. Et des sous-vêtements blancs, simples, quotidien.</p> <p><img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/B_au_cdn/.siamesereh___Danny_Willems_3_m.jpg" alt="siamesereh © Danny Willems 3.jpg" title="siamesereh © Danny Willems 3.jpg, mai 2019" /><br />
© Danny Willem
<br /><br />
Elle s'avance du fond de scène et descend vers nous, au centre du plateau, exécutant des pointes de danse classique dans des gants de boxe.<br />
Un instant empli de poésie qui résonne en moi. Une performance physique, mais décalée, à côté du sens habituel et des rôles que l'on attribue encore trop souvent aux femmes. En danse comme en boxe.<br />
Le discours n'est pas neuf. Les danseuses et les boxeuses se sont émancipées de ces images. Le discours n'est pas neuf mais intelligemment repris dans cette séquence. <br />
Une scène courte, un aller-retour sur scène. Elle comporte à elle seule tout ce qui me parle et me touche.<br />
Critique. Humour. Réflexion. Décalage. Poésie. Détournement.<br />
Un corps hybride de disciplines. Un corps monstre, affublé d'une étrange extraction aux pieds. Une femme magnifique qui détonne, surprend, dérange peut-être encore aujourd'hui la vision de la femme que l'on attend sur scène ou sur un ring.<br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/B_au_cdn/.siamesereh___Danny_Willems_m.jpg" alt="siamesereh © Danny Willems.jpg" title="siamesereh © Danny Willems.jpg, mai 2019" /><br />
© Danny Willem<br />
<br />
Vu le 04 avril 2019 au théâtre de la Foudre (CDN Rouen Normandie)<br />
<br />
<em>Compagnie Siamese Cie</em><br />
<em>Concept et chorégraphie Koen Augustijnen & Rosalba Torres Guerrero</em><br />
<em>En collaboration avec les danseurs/boxeurs Arturo Franc Vargas, Giulia Piana, Tayeb Benamara, Sophia Rodriguez, Karim Kalonji, Mohammed Smahneh, Rosalba Torres Guerrero, Aubry Zabo, Makusu Kimfuta</em><br />
<em>Aussi créé par Yipoon Chiem, Alka Matewa, Samuel Koussedoh et Sinan Durmaz</em><br />
<em>Dramaturgie Dirk Verstock</em>t<br />
<em>Musique et paysage sonore Sam Serruys</em><br />
<em>Accordéon Philippe Thuriot</em><br />
<em>Chants Rosalba Torres Guerrero, Mohammed Smahneh</em><br />
<em>Textes Sophia Rodriguez, Karim Kalonji</em><br />
<em>Vidéo MDB/Lucas Racasse, assisté par Laurane Perche (conduite</em>)<br />
<em>Caméra sous-marin Bernard Vervoort</em><br />
<em>Scénographie Jean Bernard Koeman</em><br />
<em>Accessoires Sara Júdice de Menezes</em><br />
<em>Création lumière et gestion technique Michel Delvigne</em><br />
<em>Création costumes, gestion production et tournée Nicole Petit</em><br />
<em>Coach pour la boxe Giorgi Shakhsuvarian</em></p>
Du plaisir et du déplaisir du Trac
urn:md5:83e53a433b3f750d6851718b0111577f
2018-06-29T12:41:00+02:00
2018-08-20T09:54:52+02:00
Lucie
Danseuse
Danse
Groupe
Plaisir
Rouen
Spectacle
Trac
Épuisement
<p>Se rassembler en coulisse, s'étirer, regarder les groupes passer, se détendre, essayer de se détendre, sentir des mains amies nous masser la nuque.</p> <p>S'étirer encore, se réaligner, se recentrer, rester en mouvement pour ne pas perdre le contrôle de son corps. Le cœur qui bat de plus en plus vite, l'estomac qui se contracte et la peur soudaine que le tournis et les nausées prennent le dessus. <br />
<br />
Le trac, un sentiment et surtout une sensation physique aussi merveilleuse que déstabilisante. Je vais y aller, je sais que j'irai et je sais que cela passera dès que mon corps en mouvement foulera la scène.<br />
<br />
La pièce d'avant ne semble jamais se finir. Je suis accroupie dans les coulisses côté cour, un gros ballon de gym orange devant moi, et je guette le dernier instant pour m'allonger sur le dos, cachée par les pendrillons. le ballon sur le ventre, la nuque droite, je suis prête à glisser sur scène dès les premières notes de notre morceau.<br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/planetes.png" alt="planetes.png" title="planetes.png, juil. 2018" /><br />
<br />
6 minutes sur scène. 6 minutes passent si vite mais 6 minutes d’allégresse. Mon cerveau et mon corps sont enfin liés dans un même élan, enfin en osmose. 6 minutes pour lesquelles je passerai des heures de travail encore et encore. 6 minutes plus tard, retour aux coulisses, les applaudissements dans la tête, les sourires sur tous les visages, le cœur qui bat mais de joie et de fatigue. Une sensation décuplée par le trac premier.<br />
<br />
<br />
<em>Texte inspiré par la pièce "Les Planètes" chorégraphiée par Jessy Brajeul pour le spectacle Le Petit Prince de l'Académie Temps danse : Le samedi 23 juin 2018 au Théâtre des Arts à Rouen.</em></p>
Les dimensions d’un rêve. Retour sur FACES [pour Narcisse] de la Compagnie Noesis
urn:md5:1d7da55dd712df526f314f296c1cfb99
2018-06-27T19:25:00+02:00
2018-08-30T10:39:58+02:00
Lucie
Spectatrice
Art
Danse
Discipline
Désir
Hybridité
Recherche
Rouen
Rêve
Spectacle
<p>Une salle plongée dans le noir. Le début d’un sommeil et d’un étrange rêve... Je me souviens précisément comment celui-ci a débuté. Des bandes blanches en écran nous projetant ce mot, FACES.</p> <p><img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/Faces_Noesis/FACES_pour_Narcisse_cie_NOESIS_-Alexandre_Le_Petit_Flora_Pilet_photo_Claude_Boisnard__7_2.jpg" alt="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Claude Boisnard (7)2.jpg" title="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Claude Boisnard (7)2.jpg, juin 2018" /><br />
©Claude Boisnard<br />
<br />
Qui fait face à qui ? L’écran au public ? Le public à la scène toujours dans l’obscurité ? Ou la scène à l’écran ? <br />
Une citation, comme souvent, invite l’imaginaire et la lumière se fait dans l’espace. Un triangle tracé au sol et sur le côté un coin salon, cosy et une femme assise sur une chaise, une paire de talons à la main, perdue. <br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/Faces_Noesis/FACES_pour_Narcisse_cie_NOESIS_-Alexandre_Le_Petit_Flora_Pilet_photo__Claude_Boisnard___2_.jpg" alt="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Claude Boisnard (2).jpg" title="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Claude Boisnard (2).jpg, juin 2018" /><br />
©Claude Boisnard<br />
<br />
Et le tourbillon commence. Les personnages et les images s’entremêlent, se répondent, s’ignorent aussi. Le virtuel du cinéma, l’ambiance sonore et lumineuse et cette multiplicité de dualités, de mimétismes me perdent dans cet univers aux multiples dimensions. <br />
Quelques temps plus tard un autre mot s’affiche sur l’écran, FIN.
<br />
<br />
La lumière se rallume et je me réveille de cet étrange songe.
Des flashs me reviennent. Une forêt, un masque, une femme seule, un animal traqué. <br />
Qui étais-je dans cet univers ? Ou plutôt, qui désirais-je être ? Ce corps quotidien et solitaire ? Cette apparition fantomatique ? Ce corps animal ? <br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/Faces_Noesis/FACES_pour_Narcisse_cie_NOESIS_-Alexandre_Le_Petit_Flora_Pilet_photo_Plume_Hecquard_8_.jpg" alt="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Plume Hecquard(8).jpg" title="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Plume Hecquard(8).jpg, juin 2018" /><br />
©Plume Hecquard<br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/Faces_Noesis/FACES_pour_Narcisse_cie_NOESIS_-Alexandre_Le_Petit_Flora_Pilet_photo__Claude_Boisnard___3_.jpg" alt="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Claude Boisnard (3).jpg" title="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Claude Boisnard (3).jpg, juin 2018" /><br />
©Claude Boisnard<br />
<br />
Par instant, il me semblait ressentir dans mon corps le mouvement ou l’état de ces personnages. Les abdominaux qui se contractent, le sursaut dans les épaules, la tête qui vacille. Les liens sont flous entre les personnages. Parfois cinématographiques, les voilà devant nous sur scène. Parfois plus animal dans un corps humain, et parfois plus humain avec un masque d’animal. Je pourrais très bien être l’un d’entre eux. <br />
La sensation à cette FIN qu’une histoire importante s’est déroulée et que je n’arrive plus à la saisir. Que déjà le sens m’échappe mais que ma mémoire tente de garder ce souvenir lointain.<br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/Faces_Noesis/FACES_pour_Narcisse_cie_NOESIS_-Alexandre_Le_Petit_Flora_Pilet_photo_Christophe_Bisson.jpg" alt="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Christophe Bisson.jpg" title="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Christophe Bisson.jpg, juin 2018" /><br />
©Christophe Bisson<br />
<br />
FACES <a href="https://curieuxmouvement.tinad.fr/post/2018/06/27/pour narcisse" title="pour narcisse">pour narcisse</a> est une pièce hybride qui ne se définit pas par une discipline artistique. Prenez la comme un objet, une proposition, un rêve. Ne vous arrêtez pas à qualifier et à séparer le cinéma, du corps, de l’espace. Vous pourrez bien sûr remarquer, apprécier un passage cinématographique, un instant scénique, un état de corps ou une ambiance sonore, lumineuse. Mais laissez votre regard confondre tout cela et votre esprit recréer votre propre histoire à travers cette fiction non linéaire que vous propose Flora Pilet et Alexandre Le Petit.<br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/Faces_Noesis/FACES_pour_Narcisse_cie_NOESIS_-Alexandre_Le_Petit_Flora_Pilet_photo__Claude_Boisnard__1_.jpg" alt="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Claude Boisnard (1).jpg" title="FACES pour Narcisse cie NOESIS -Alexandre Le Petit Flora Pilet photo Claude Boisnard (1).jpg, juin 2018" /><br />
©Claude Boisnard<br />
<br />
<br />
<em>Vu le jeudi 14 juin 2018 au Dancing de la Cie Beau Geste :</em> <br /><br />
<em>Dramaturgie & mise en scène : Alexandre Le Petit</em><br />
<em>Chorégraphie et interprétation : Flora Pilet</em><br />
<em>Conseillère Chorégraphique : Mélanie Lomoff</em><br />
<em>Création sonore & lumières: Alexandre Le Petit</em><br />
<em>Création vidéo : Christophe Bisson</em><br />
<em>Effets spéciaux : Baptiste Bisson</em><br />
<em>Régie générale : Alexandre Serrano</em><br /></p>
De femme à FEMMES, un projet de création mené par Léa Dant
urn:md5:c8ed4f2305c7d562dfadd139fcbe5d2c
2018-05-18T16:54:00+02:00
2018-06-05T15:32:26+02:00
Lucie
Danseuse
Art
Espace public
Femmes
Léa Dant
Normandie
Rencontre
Rouen
<p>Une réunion de présentation du projet au théâtre de la Foudre. Presque une centaine de participantes. Léa Dant, metteuse en scène et porteuse du projet nous accueille. Elle respire et transmet le désir de créer et de réfléchir ensemble sur ce sujet brûlant : <strong>l’art et la place de la femme dans l’espace public.</strong></p> <p><img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/De_femme_a_femmes/.IMG_femme_a_femme1_m.jpg" alt="IMG femme a femme1.jpg" title="IMG femme a femme1.jpg, mai 2018" /><br />
©Céline Fouchereau
<br /><br />
Malgré le sujet d’actualité, tout le monde est étonné par cette grande mobilisation, rare pour un projet artistique. Nous devions être 20, nous serons deux groupes de 25. Cette situation déstabilise chacune mais le plus juste des choix est pris : un tirage au sort décidera si nous pourrons ou non participer à cette expérience. Premier nom : je crois déjà en ma chance en entendant « lu… » mais non... Deuxième nom : « Lucie Van de Moortel » ! Suspense rapidement stoppé, je suis ravie, rendez-vous dans un mois.
<br />
<br />
Nous marchons dans l’espace. <strong>Premier jour, premier exercice</strong>. Nous marchons et parfois nos regards se croisent, discrètement, timidement. Le gong de Léa retentit. Je cherche du regard la femme la plus proche de moi. Nous nous approchons et, en silence, face à face et immobiles, nous nous regardons dans les yeux. Je n’ai jamais avant ce jour regardé quelqu’un comme cela dans les yeux. L’instant dure. Je ne suis pas très à l’aise et en même temps curieuse de découvrir ce regard, ces yeux qui fixent les miens. Nous marchons de nouveau, et à nouveau le gong. Une autre femme, une autre rencontre. <br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/De_femme_a_femmes/.IMG_femme_a_femme4_m.jpg" alt="IMG_femme a femme4.jpg" title="IMG_femme a femme4.jpg, mai 2018" /><br />
©Céline Fouchereau
<br /><br />
C’est sans aucune comparaison l’exercice d’un atelier de création le plus complexe que j’ai jamais essayé. Et pourtant si simple.<br />
Les rencontres se multiplient. Parfois les yeux que je fixe sont humides de premières larmes. Je ne sais plus où j’en suis et j’ai quelque peu le tournis. J’entends même quelques pleurs, dans d’autres rencontres. <strong>Je réalise que nous vivons toutes, ensemble, cet étrange instant, déstabilisant mais unique.</strong> Le moment dure, se développe avec des caresses, des câlins. Je suis épuisée, un petit peu perdue mais forte. Forte de savoir que ce que nous avons créé ce jour-ci nous ne l’oublierons pas.
<br />
<br />
Un mois est encore passé. Réveil compliqué. Traversée de la ville sous la neige. La poésie est déjà présente dans les rues de Rouen ce matin là.<br />
<br />
Nous formons une ronde. Assises. Toutes une nuisette blanche avec nous. Symbole de la femme ? de la transmission ? Bout de tissus ? Objet de séduction ? De gène ? De protestation ?<br />
Une par une, nous entrons au centre de ce cercle. Notre nuisette à la main nous devons choisir une voie, un moyen de l’enfiler. Je regarde ces femmes qui, une après l’autre, pénètrent ce cercle et me font rire, m’émeuvent, me touchent. <strong>Je les trouve belles dans leurs états de corps si différents</strong>, dans leurs rapports à nous, à elles-mêmes et à cet objet étranger qu’elles tentent d’accoutumer à leurs corps.<br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/De_femme_a_femmes/.IMG_femme_a_femme5_m.jpg" alt="IMG_femme a femme5.jpg" title="IMG_femme a femme5.jpg, mai 2018" /><br />
©Céline Fouchereau<br />
<br />
À mon tour je m’avance. Ma nuisette nouée à mon bras droit. Je tourne sur moi-même, je les regarde m’observer et en même temps je me regarde. Je me touche, je découvre mes bras, mes jambes, mon visage. Cet objet me donne envie de me réapproprier mon corps et de plaire, aussi. J’ai envie de jouer avec celui-ci. Je détache la nuisette de mon bras, je la dénoue en tirant dessus et je souris. Je la déplie rapidement et je la présente, entière devant moi, FIÈRE. Je la refroisse et brusquement j’engouffre ma tête dedans. <strong>Je plonge en elle et je ressors</strong>. J’y plonge à nouveau, ma tête dépasse, elle cherche à être bien, à se sentir belle entrée dans la nuisette. Je l’enfile complètement, plus doucement. Voilà. Elle est là. Je me sens différente. J’ai rejoint les autres qui ont déjà mis la leur. Je me tiens droite, je me redécouvre au toucher. Je finis. je ponctue. Une main sur mon ventre et rejoins la ronde. <br />
Les femmes continuent, chacune leur tour. Et plus personne ne se lève. Pourtant l’une d’entre-nous ne porte pas encore sa nuisette. Ce moment est intense. Le plus beau que j’ai vécu de ces 3 journées. L’émotion est trop importante pour elle et nous la sentons prise au dépourvu. Je suis scotchée au sol, impuissante. Très rapidement une autre femme se lève et se dirige vers elle. Pour la rassurer, ne pas la laisser seule. 2,3,4 ou 5 autres femmes vont les rejoindre. Elles se soutiennent. Elles sont magnifiques. Cette scène se déroule devant mes yeux mais me paraît tellement irréelle. Tellement rare. Doucement elles guident la femme au centre du cercle. Elles ne l’abandonnent pas. Elles déposent la nuisette sur le sol et s’étreignent. Et soudain, avec beaucoup de tendresse, une femme récupère la nuisette, la prépare entre ses doigts, la présente à une autre femme et, à elles deux, elles la lui enfilent. Ce geste est magnifique. Contradictoire car il peut paraître dur, cruel. Mais je le trouve magique. Sans se connaître. En prenant grand soin de la personne. Elles l’ont fait rejoindre le groupe par ce geste simple et tellement puissant. C'est un instant artistique et humain que je n'oublierai pas.<br /><br />
<strong>Nous sommes un groupe. Nous sommes unies. Je ne vous connais pas.</strong> Je n’ai pas retenu tous vos noms. Je ne connais pas toutes vos vies. Mais quand nous nous regardions toutes ensembles, dans cette salle puis dans l’espace public, je savais que j’étais l’une d’entre-vous. Et j’en étais fière. J’en suis fière.<br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/De_femme_a_femmes/.IMG_femme_a_femme3_m.jpg" alt="IMG_femme a femme3.jpg" title="IMG_femme a femme3.jpg, mai 2018" />
<br />
©Céline Fouchereau
<br /><br />
<em>De janvier à avril 2018, un projet mené par Léa Dant autour de son spectacle Sous la Chair, co-organisé avec le CDN Normandie et l'Atelier 231.</em></p>
Retour sur SOUS LA CHAIR de Léa Dant
urn:md5:75a051c8a176079cb96e3b38ba40ceab
2018-05-18T14:52:00+02:00
2018-06-27T19:01:23+02:00
Lucie
Spectatrice
Danse
Fête
Hybridité
Normandie
Rouen
Sexe
Spectacle
<p>Hier soir j’ai vu un spectacle sur la féminité, un hommage sans détours à la femme et à toutes les femmes. Hier soir j’ai vu des scènes, des images percutantes d’une grande plasticité et d’une grande authenticité. Hier soir j’ai vu des symboles, des couleurs, des squelettes, des sexes, des corps, de la tendresse, de la brutalité.</p> <p><img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/sous_la_chair/3.jpg" alt="3.jpg" title="3.jpg, juin 2018" /><br />
©Céline Fouchereau
<br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/sous_la_chair/25.jpg" alt="25.jpg" title="25.jpg, juin 2018" /><br />
©Céline Fouchereau
<br />
<br /></p>
<p>Mais surtout, ce que j’ai vu hier soir, j’ai vu quatre femmes, je les ai vu car elles se sont livrées à moi, à nous. Elles nous ont raconté qui elles étaient, leurs opinions, leurs désirs, leurs peurs parfois. Elles m’ont bousculée, chamboulée, interloquée et c’est avant tout ce que j’attends d’un spectacle : ne pas en sortir indemne et avec plus de questions, d'images et de sensations nouvelles en moi.<br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/sous_la_chair/4.jpg" alt="4.jpg" title="4.jpg, juin 2018" /><br />
©Céline Fouchereau
<br /><br />
Peut-être, sûrement, que ma participation au projet DE FEMME À FEMMES, porté par Léa Dant, modifie mon regard. Parfois je crois voir dans leurs yeux ce qu'il y avait dans les nôtres : de la bienveillance, de l'amour, de la proximité avec celles qui étaient pour moi, des inconnues. Nous étions 20 et nous n'avions que 3 jours ensemble... (Lire l'article <a href="https://curieuxmouvement.tinad.fr/post/2018/05/18/De-femme-%C3%A0-FEMMES%2C-un-projet-de-cr%C3%A9ation-men%C3%A9-par-L%C3%A9a-Dant">de femme à femmes</a>).
<br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/sous_la_chair/24.jpg" alt="24.jpg" title="24.jpg, juin 2018" /><br />
©Céline Fouchereau
<br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/sous_la_chair/49.jpg" alt="49.jpg" title="49.jpg, juin 2018" /><br />
©Céline Fouchereau
<br /><br />
Je suis touchée, je suis émue. Elles ont osé, toutes les cinq, aller jusqu’au bout d’elles-mêmes. Elles avaient des messages à faire passer sur la place de la femme mais aussi sur ce qu'on peut ressentir, de l'intérieur, à être femme. Et elles se sont complètement dévoilées pour eux. Je les ai pris, je les ai accepté, je n’étais pas toujours en adéquation avec eux, mais c’est ça aussi la diversité et la liberté ! Ne pas toujours chercher à faire consensus et aller jusqu’au bout de son projet, artistiquement et humainement. En effet la production de ce spectacle n’a pas était simple. Peu de partenaires, pas encore d’autres achats pour plus de trois années de création. Je suis impressionnée par ce parcours et cette ténacité et déçue qu’aujourd’hui encore les salles de spectacle n’osent pas oser autant qu’elles.
Non ce spectacle ne plaira pas à tout le monde. Non il ne divertit pas. Oui il pourra choquer. Et oui il ne laissera pas indifférent et permettra, j’en suis sûre, la discussion entre les personnes qui auront vécu ensemble ce moment rare.
<br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/sous_la_chair/IMG_1557.jpg1.jpg" alt="IMG_1557.jpg1.jpg" title="IMG_1557.jpg1.jpg, juin 2018" /><br />
©Céline Fouchereau
<br /><br />
<em>Vu le jeudi 17 mai 2018 à l'Atelier 231, Centre National des Arts de la Rue, à Sotteville-lès-Rouen. En co-accueil avec le CDN Normandie :</em><br /></p>
<p><em>Compagnie Théâtre du voyage intérieur</em><br />
<em>conception et mise en scène Léa Dant</em><br />
<em>chorégraphe associée Annie Gagnon (Montréal</em>)<br />
<em>scénographie Vincent Gillois</em><br />
<em>œuvres plastiques Jennifer Mackay (Rouen)</em><br />
<em>création vidéo et lumière Stéphane Bottard</em><br />
<em>avec Laetita Favart, Anne Journo, Mélodie Marcq, Wilda Philippe</em></p>
Shooting photo pour la création Bacchante(s) du collectif Vecteur
urn:md5:2bab46a52b3ad04b7a18350546208e6d
2018-04-19T17:53:00+02:00
2018-05-22T13:59:10+02:00
Lucie
Danseuse
Bacchantes
Collectif Vecteur
Danse
Fête
Normandie
Photographie
Rouen
<p>Crédit Photos : Fouchereau Céline</p>
<p>Interprètes/modèles : Laura Dubois, Lucie Van de Moortel, Alison Petit</p> <p><img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/.29570790_10156127941448360_5553740399920545792_n_m.jpg" alt="" /><br />
<br />
Qu'advient-il sans Bacchus ? Qu'advient-il si le Dieu, si l'Homme est absent ? Nous, et toutes les femmes que nous incarnerons dans cette création, avec modestie et bienveillance, parviendrons-nous à la délivrance ? À l'ivresse ? À la joie ? Jusqu'où irons nous ? Nous suivrez-vous dans notre démesure ?<br />
<strong>Les Bacchantes vous invite à la fête...</strong><br /></p>
<p><img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/.29388814_10156127961868360_3402309651205718016_n_m.jpg" alt="29388814_10156127961868360_3402309651205718016_n.jpg" title="29388814_10156127961868360_3402309651205718016_n.jpg, avr. 2018" /><br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/.29542897_10156127940868360_3963550641434918912_n_m.jpg" alt="29542897_10156127940868360_3963550641434918912_n.jpg" title="29542897_10156127940868360_3963550641434918912_n.jpg, avr. 2018" /><br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/.29512834_10156127960873360_5488508745866543104_n_m.jpg" alt="29512834_10156127960873360_5488508745866543104_n.jpg" title="29512834_10156127960873360_5488508745866543104_n.jpg, avr. 2018" /><br />
<br />
<em>Bacchante(s</em>) : Création collective 2019 du collectif Vecteur, menée par Laura Dubois et avec Alison Petit, Lucie Van de Moortel et Laura Dubois<br /></p>
<p>À découvrir prochainement...</p>
Retour sur WARM de Ronan Chéneau / David Bobée / Béatrice Dalle
urn:md5:dd2e020bb0f69e7ff83a03ccfcf46439
2018-04-18T17:47:00+02:00
2018-05-03T10:00:46+02:00
Lucie
Spectatrice
Acrobaties
Béatrice Dalle
David Bobée
Littérature
Normandie
Ronan Chéneau
Rouen
Sexe
Spectacle
Virtuosité
Épuisement
<p><strong>Les portes s’ouvrent</strong>, nous grimpons l’escalier et, sur le pallier, un homme nous tend une bouteille d’eau. Un rappel soudain de la chaleur dans laquelle nous allons nous engouffrer et qui nous submerge dès l’entrée en salle. L’engouement est palpable parmi le public. Cet état chamboule les comportements habituels. Chacun se dépêche d’enlever vestes et pulls et de commenter avec intérêt cette sensation étonnante dans une salle de spectacle.</p> <p>Installation ok, place centrale, 5ème rang, découverte de la scène et de la scénographie mise en place. Des miroirs d’environ 2m50 constituent le fond de l’espace scénique. C’est un procédé que j’apprécie particulièrement, surtout dans le travail de la compagnie havraise La BaZooKa. Le public tout entier s’y reflète, se trouve inclu sur scène, espace bien souvent distinct de celui du public. Nous comprenons que nous n’allons pas pouvoir rester extérieur à ce qui va advenir. À cours et à jardin, se font face deux murs de projecteurs aussi haut que les miroirs. Un cube est créé, nous y incluant, <strong>un huis clos sans échappatoire possible</strong>.
Le public finit de s’installer et, entre seule en scène, Béatrice Dalle. Son apparition est très forte. Sa simple démarche, ses mimiques, quelques souffles ou rires m’accrochent à son regard, à ses pas dans l’espace. Elle se dirige sur l’avant scène à cours, face à un micro et un pupitre.
Se font entendre dans le fond de la salle des suffocations. Celles-ci sont de plus en plus fortes et je n’arrive pas à voir d’où elle proviennent Sont-ce les acrobates qui arrivent par derrière nous ? Mais quelque chose ne colle pas et finalement une femme sort en s’étouffant littéralement à cause de la chaleur. <strong>La tension est puissante</strong> dans la salle quand Béatrice Dalle commence à lire.</p>
<p><strong>Lire un texte érotique, sans équivoque, qu’elle lira du début à la fin du spectacle, ponctué par ses rires tonitruants et ses souffles envoûtants.</strong> <br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/._R7B0056_-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona_m.png" alt="_R7B0056©-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona.png" title="_R7B0056©-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona.png, avr. 2018" /><br />
©Arnaud Bertereau / Agence Mona
<br /><br />
Les deux acrobates, Edward Aleman et Wilmer Marquez, entrent sur scène avec trois bouteilles d’eau et un bloc de talc. Les miroirs reflètent tous leurs mouvements. Nous ne perdons rien de leurs articulations et leurs musculatures. Dans leur coin ils finissent de s’échauffer, peut-être pour réhabituer leur corps à la chaleur dans laquelle ils viennent de pénétrer. Débute alors quarante minutes de portés acrobatiques, spectaculaires, d’une performance technique <strong>incroyable et effroyable</strong>. <br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/._M5A0350_-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona_m.png" alt="_M5A0350©-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona.png" title="_M5A0350©-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona.png, avr. 2018" /><br />
©Arnaud Bertereau / Agence Mona
<br /><br />
Le besoin d’enchaîner les figures, portées parfois par les mots de la lectrice, crée un malaise de plus en plus intense. Les corps n’en peuvent plus de se retrouver, <strong>les muscles commencent à faillir</strong>, la concentration chez les deux hommes est palpable. On voit leurs regards, leurs mots parfois même pour se guider et leurs corps toujours disponibles, au service de l’autre. Rien n’est plus réel que ce qui se passe devant nos yeux, les gouttes de sueur comme l’énergie et la bienveillance. <br />
Et parallèlement à cela on entend parfois <strong>les mots</strong>. Des mots qui parlent <strong>de sexe, de fantasme et de rêve</strong>. La vérité pure de ces corps mis à l’épreuve devant nos yeux, passent dans le domaine de l’irréel avec cette lecture et ces rires. Un décalage profond qui dérange mais qui parfois permet de continuer à regarder ces hommes en se détachant de la difficulté extrême qu’ils subissent. Mais cet état ne peut pas durer. Nos oreilles n’entendent plus tous les mots et l’ont est juste sonné par ce que l’on voit. Pour une fois, pour la première fois dans un spectacle d’acrobaties, j’ai l’envie et le besoin profond de <strong>voir les corps chuter</strong>, d’abandonner l’équilibre, la tension et de se laisser aller. Et si à la fin de la représentation, ces deux corps, qui ne peuvent pas se lâcher, <strong>ne s’envolent plus</strong>, ne maintiennent plus d’équilibres extravaguant dans une grande lenteur, ce n’est pas par abandon. Ils demeurent jusqu’au bout dans cette <strong>lutte pour la performance</strong>.<br /><br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/._M5A0496_-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona_m.png" alt="_M5A0496©-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona.png" title="_M5A0496©-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona.png, avr. 2018" /><br />
©Arnaud Bertereau / Agence Mona
<br /><br />
Les corps ne tiennent plus et ne peuvent tout simplement plus supporter l’acrobatie de haut vol. La rapidité, le contact au sol, le poids et la violence entre les corps viennent remplacer la lenteur de l’exécution parfaite, les envolés des acrobaties, l’apparente légèreté et la douceur dans chaque mouvement du début de la représentation. Le texte, de son côté ne faiblira pas. Toujours vigoureux et sans concession, <strong>il refuse de laisser les corps au repos</strong>. Le rythme qui accompagne la voix est de plus en plus forte, les miroirs tremblent, les bouteilles d’eau se renversent et les projecteurs sont de plus en plus lumineux. <strong>L’espace comme le temps vacillent</strong> et suivent l’état des corps à l’inverse du texte.
Les mots comme <strong>instigateurs perfides</strong> de toute l’action mais aussi comme exutoire obligatoire pour le spectateur.<br /></p>
<p>Et puis les corps arrêtent de lutter. Ils se retrouvent tous deux en fond de scène côté jardin, dans un coin, épuisés mais au repos. Au contraire ma tension est à son comble, je ressens <strong>un étrange froid</strong> dans mon corps, procuré par des frissons qui s’insinuent dans mes bras et dans mes jambes. J’ai le regard figé sur eux. Tout le public est focalisé sur ces deux hommes, comme pour, à son tour, <strong>ne pas les abandonner</strong>. Ma gorge est sèche, peut-être par la chaleur mais aussi par l’émotion, le trouble mais aussi la gratitude de penser à ce que ces trois artistes ont vécu pour me faire ressentir cela.
Au moment où j’écris ces mots je me rends compte que je ne sais pas à quel moment le texte s’est arrêté. C’est un peu comme si, même sans la parole, <strong>le fantasme continuait à vivre</strong>, comme s’il ne pouvait prendre fin.<br />
<br />
<img src="https://curieuxmouvement.tinad.fr/public/._M5A0060_-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona_m.png" alt="_M5A0060©-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona.png" title="_M5A0060©-Arnaud-Bertereau-Agence-Mona.png, avr. 2018" /><br />
©Arnaud Bertereau / Agence Mona<br />
<br />
La lumière s’éteint. J’entends dès à présent des applaudissements mais je ne peux bouger tout de suite. <strong>Le remerciement et la reconnaissance viendront</strong>, mais j’ai besoin de ces quelques secondes pour moi, avant de sortir de ce rêve si réel. La lumière revient éclairer les trois artistes. Ils sont épuisés mais heureux ! Leurs sourires nous réchauffent (si cela était encore utile). Je me joins avec entrain aux applaudissement. Dans l’émotion je ne peux m’empêcher de remarquer dans les miroirs le reflet de cette salle bougeant les bras dans <strong>un seul mouvement commun</strong>. Je ne sais pourquoi mais nous me faisons l’effet d’automates dans cette image, alors que ce que je ressens est très différent : une foule qui d’un seul élan conclut un moment fort qu’elle a vécu, tous ensemble.</p>
<p>Les applaudissements durent, les artistes reviennent trois fois, parfois en restant à côté de la porte d’où, on s’en doute, provient un air plus frais. Ils réclament la venue de David Bobée sur scène. Celui-ci finit par les rejoindre et demande rapidement le silence pour nous proposer de monter sur le plateau afin de ressentir réellement la chaleur, <strong>enfermés au milieu des murs de projecteurs braqués du nous</strong>. Nous sommes nombreux à tenter l’expérience. Arrivée devant les projecteurs <strong>le choc est violent</strong>. La chaleur est très forte mais la lumière est également aveuglante. Je sens déjà que la sueur n’est pas loin le long de mon dos. Ce n’est que difficilement supportable pour des corps non préparés comme les nôtres. Je décide d’y rester quelques instants. <strong>Je veux vivre, pour peu, ce qu’ils ont vécu</strong>.<br />
<br />
<em>Vu le jeudi 5 avril 2018 au théâtre des deux rives (Centre Dramatique National) à Rouen</em>.</p>